Ode pour le glorieux ravalement du Funi
Article extrait du Journal de Bregille, décembre 1981
Pardon nous avions cru dans un propos cynique
Au rapt incidieux de tes roulants appas
Mais voici qu'aujourd'hui ta beauté mécanique
Tourne résolument le dos au noir trépas.
Tu trônes, lourd déjà de tes succès futurs
Prêt à bondir au vert sommet de la grimpette
Et tout Bregille astique en secret les trompettes
Qui sonneront bientôt pour toi seul dans l'azur
Ta robe a pris ce ton des tournesols champêtres
Avec un rien de cuivre étincelant au front
Et ta joue s'embellit des reflets qu'on voit naître
Au brillant plexiglas de ton museau si rond.
Ah! ta moitié sera bienheureuse demain
Quand au doux croisement des voies parallèles
Vos flancs se frôleront en un léger bruit d'ailes
Sous le regard ému de vos amis humains
Que chantent maintenant nos choeurs mélodieux
Et que de gais bouchons bondissent sur nos tables
Pour ton siècle nouveau qui germe sous nos yeux!
Tout ça pour dire qu'il faudrait s'arrêter de dérailler et qu'une petite fête pimpante en l'honneur de cette bonne vieille bête qui s'est refait une beauté ne serait pas à dédaigner!
Le Poil à Gratter