Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

La saga du Funiculaire (4/10)

Permalien

La Gare haute du Funiculaire dans les années 1920

Pendant l'été, revivez avec nous la saga du Funiculaire ! Chaque mercredi, retrouvez un épisode de l'histoire de notre Funi, des origines à nos jours... Cette semaine : l'âge d'or du Funiculaire (années 1920) !

Cette période est synonyme de croissance pour l'entreprise, qui atteint le nombre de 176 000 voyageurs en 1929, dépassant largement ainsi les prévisions de 490 passagers par jour. En 1927, le bénéfice record est atteint avec une recette de 18 500 francs récoltés au cours de cette seule année, représentant le tiers des bénéfices accumulés dans l'histoire de la Compagnie de Picard.

 

Cependant la Compagnie connaît quelques difficultés liées à la hausse des prix à partir de 1918, notamment par ce qu'à chaque réajustement des tarifs la Municipalité puis le Conseil général du Doubs doivent donner leurs avals compte tenu du décret d'utilité publique, ce qui prend parfois un certain temps et engendre occasionnellement des pertes. Picard ira même jusqu'à menacer en 1921 la ville de Besançon de demander au Conseil d'État l'annulation du décret, sans lequel il serait libre d'appliquer ses modifications de tarifs.

On note qu'en avril 1926 une grève du personnel entraîne une hausse des salaires et des tarifs[a 8] . Les tarifs sont revus à la hausse en 1919, 1923, 1925 et 1926, mais Picard semble systématiquement dramatiser sur la situation financière de la Compagnie, afin semble-t-il d'essayer de toucher quelques subventions supplémentaires.

Aussi, il se plaint régulièrement dans la presse locale d'être méprisé par la municipalité, comme en témoignent nombre de ses lettres et interviews : « Je termine ma lettre en constatant une fois de plus l'obstruction systématique qui se produit contre la Compagnie du Funiculaire qui mérite, cependant, plus de bienveillance si les pouvoirs publics voulaient se rendre compte de l'importance de services que rend ce petit chemin de fer et qui a donné au plateau de Bregille, un développement intéressant la Ville par de nombreuses constructions et par la visite de milliers d'étrangers venant s’extasier devant le panorama incomparable dont l'œil jouit des hauteurs de ce magnifique plateau. »

Émile Picard tombe gravement malade en 1928 et doit alors quitter ses fonctions. Voici sa dernière lettre écrite au maire peu avant sa démission : 

« Besançon, le 26 juin 1928 — Monsieur le Maire de Besançon — Monsieur, j'ai l'honneur de vous faire connaître que je viens de lire dans le journal du 26 juin, que l'Administration 7 du Funiculaire demande une petite subvention. Très fatigué, en y ajoutant mes 79 ans dans deux mois, j'ai donné ma démission d'Administrateur délégué. Cette entreprise, qui est mon œuvre, mérite d'être soutenue, vous savez les services qu'elle rend à la population. Pour compléter mon œuvre, je viens vous confirmer ce que je vous ai communiqué de vive voix, à savoir que j'ai légué à la Ville de Besançon, entre autres legs, une somme de vingt-cinq mille francs, à charge pour la municipalité de créer un square sur le terrain de la plate-forme de la station supérieur du funiculaire, en laissant un passage pour les voyageurs. Je me tiens à votre disposition, Monsieur le Maire, pour tout autre renseignement. Veuillez agréer, Monsieur le Maire, l'assurance de mes sentiments dévoués. — Émile Picard, encore président du Conseil d'Administration de la Compagnie. »

Les commentaires sont fermés.