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L'histoire du Funiculaire - Page 33

  • Le bombardement du Funiculaire (16/7/1943)

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    Nous poursuivons notre exploration du passé du Funiculaire avec un des événements les plus marquants de son histoire : le bombardement du 16 juillet 1943.

    Le 15 juillet 1943 au soir, 165 bombardiers Halifax décollent des bases du Sud-Ouest de l'Angleterre, avec pour cible les usines Peugeot à Sochaux.

    La ville de Besançon était alors prévue comme alternative target, pour tromper la chasse de nuit allemande. Les avions qui n'auraient pu trouver leur cible initiale devaient donc bombarder la capitale comtoise.

    A une heure du matin, heure locale, un Halifax Pathfinder lâche deux fusées éclairantes sur la gare de Besançon-Viotte, alors que le flot des bombardiers survolait la Vallée de l'Ognon (au nord de Besançon). C'est alors qu'un chasseur de nuit allemand, un Dornier 217-J avec radar embarqué, attaque le Halifax. Le mitrailleur de la tourelle supérieure (Anderson) du Halifax met le feu à l'un des moteurs de l'avion allemand, qui heurte en vol ce-dernier alors qu'il balisait la gare.

    L'Halifax s'écrase alors sur la gare Viotte (construite en bois en 1855), avec toute sa charge et son carburant, l'avion allemand tombe entre la gare et le monument aux Morts.

    Ensuite, une quinzaine de Halifax lâchent leurs bombes sur Besançon, mais en ordre dispersé, faisant une cinquantaine de victimes. Le Funiculaire était dans l'axe de bombardement d'un avion qui a lâché ses bombes trop tôt. Après l'opération, il apparaîtra que neuf de ces bombardiers croyaient avoir lâché leurs bombes sur les usines Peugeot.

    D'après un témoin, on apercevait des éclairs lorsque les avions lâchaient leurs bombes : il s'agissait d'une bombe flash qui permettait de prendre une photo de la cible...

     

    Nous tenons à remercier M. MARLIN, sans qui la rédaction de ces quelques lignes n'aurait pas été possible.

  • Projet de Funiculaire à Chaudanne (1899-1900)

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    Certes, beaucoup de Bisontins se souviennent du Funiculaire de Bregille, mais rares sont ceux qui savent que ce dernire a bien failli avoir un concurent du côté de Chaudanne! Dans une lettre du 5 février 1899 (le jour où Emile Picard suggère au Maire d'améliorer l'accès au plateau de Bregille, cela ne s’invente pas) est adressée au maire par un certain M Marchurez présente un projet de funiculaire à Chaudanne, de l’autre côté de la Citadelle ! Il s’agit là d’un véritable projet (bien qu’à l’état d’étude sommaire) assorti d’un plan et de spécifications techniques détaillées.

     

    Les arguments justifiant un tel équipement sont les suivants : Chaudanne offre un beau panorama sur la ville pour les touristes, cette installation viendra en complément des Bains salins (cf. 1898) et constituera une attraction pour la ville. Un hôtel avec parc adjacent est également prévu au sommet, à proximité du fort de Chaudanne.

     

    Concernant le matériel, il s’agit d’un funiculaire hydraulique à contrepoids d’eau. Le principal problème était l’absence de point d’eau au sommet, permettant d’alimenter le système. Pour y remédier, on envisage donc d’installer une chaudière à vapeur à proximité du Doubs, dont le moteur actionnerait tout l’ensemble.

     

    Cette personne, qui est sûre que son entreprise fonctionnera, ne sollicite aucune subvention de la Ville, elle lui demande juste la location des terrains nécessaires et une concession d’une durée de 75 ans. Ne restait à régler que le problème de l’hôtel, situé en partie sur des terrains militaires. Ce projet est examiné par le Conseil Municipal dans sa séance du 11 mai 1899, qui s’y montre favorable, sous réserve d’acceptation de la part des autorités militaires.

     

    Peu après, le 26 mai, Emile Picard sollicite à la Ville une concession pour l’établissement d’un funiculaire le long du sentier de l’Aiguille. Curieuse coïncidence...

     

    Mais le projet "concurrent" se révéla très vite irréalisable : en décembre 1899, Machurez informe la Ville qu’il abandonne définitivement le projet, suite à une campagne d’un journal local qui l’aurait ridiculisé. Bien que les raisons invoquées soient assez floues, cette décision était sage, puisqu’un courrier de janvier 1900, émanant du chef de Régie Militaire signale que la construction d’un hôtel sur le terrain militaire était impossible : il aurait donc fallu revoir intégralement le projet.

    Le projet de funiculaire à Chaudanne était donc définitivement enterré à l'aube du vingtième siècle.

  • Le rachat du Funiculaire par la Ville de Besançon (suite et fin)

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    La Compagnie, pour se conformer aux nouvelles lois sociales (voir notre article du 10 février), doit embaucher 3 personnes supplémentaires (semaine de 40 heures) ce qui augmente considérablement les dépenses, sans compter la légère baisse de fréquentation en 1937 et les nombreuses réparations et interruptions de service en 1938, auxquelles on peut ajouter une grève du personnel suivie d’une augmentation des salaires de 12 %. En 1936 le déficit est de 3 800 francs, en 1938 il atteint 52 000 francs. Dès 1937, Joseph Billiotte se voit contraint de demander une aide exceptionnelle de la ville de 65 000 francs pour combler le déficit, qui lui sera accordée non sans difficultés.

    En 1940, étant dans l’impossibilité de rembourser l’argent prêté par la ville dont la somme s’élève désormais à 95 000 francs, la Compagnie intente un procès contre la ville devant le Conseil de Préfecture (ex Tribunal Administratif) en paiement de cette somme pour charges extracontractuelles. Ce procès avec une municipalité qui, en période de guerre, avait sans doute mieux à faire, ne présageait rien de bon, c’est pourquoi en 1941 le Ministre des Travaux Publics de l’Etat français suggère un rapprochement entre la compagnie et la Ville.

    En effet, les solutions permettant de résoudre le litige sont peu nombreuses. Evidement la ville peut renoncer à l’argent prêté, mais ce serait remettre le problème à plus tard. La compagnie peut tout simplement être mise en faillite, mais elle rend de grands services à la population du plateau toujours plus nombreuse. Enfin la dernière solution consiste en le rachat par la Ville de la compagnie.

    Si l’on se réfère à l’article 19 du cahier des charges, l’alinéa 1 dit ceci " La Ville de Besançon aura toujours le droit de racheter la compagnie ". Cette solution est donc tout naturellement proposée par la Commission des Transports, compte tenu " des services rendus aux Bregillots mais surtout du point de vue touristique ". Jean Minjoz, alors adjoint au Maire délégué aux transports, propose en 1941 le rachat des actions pour leur valeur nominale, ce qui portait la valeur de rachat à 195 500 francs.

    Cette somme est jugée inacceptable par Billiotte qui ajoute à cette somme le remboursement du déficit d’exploitation, l’intérêt statutaire calculé à 5 % du capital action, plus les frais d’administration centrale, ce qui porte la somme de rachat à 445 500 francs. Après plusieurs tractations entre la ville et la compagnie, un terrain d’entente est trouvé et l’on se met d’accord sur un prix de rachat de 350 000 francs. Cette somme est approuvée par le Conseil Municipal dans sa séance du 22 octobre 1941, le rachat définitif sera entériné le 23 janvier 1942 bien qu’il n’ait pas encore été décidé de la nature de la future exploitation (régie ou non ?).

    Peu de temps après suivront les accords des actionnaires lors d’une Assemblée Générale Extraordinaire, puis celui de la préfecture au mois d’octobre, la convention de rachat sera signée le 20 novembre 1942.

    Après encore quelques hésitations concernant la nature de l’exploitation, le conseil municipal décide le 25 février 1943 de créer provisoirement une régie (au départ pour 3 ans mais qui, finalement, durera jusqu’à la fin). La ville deviendra définitivement propriétaire le 1er avril 1943. La Compagnie des Tramways Electriques au plateau de Beauregard-Bregille disparaît donc, 41 ans après sa fondation, laissant la place à la Régie du Funiculaire de Bregille.